L’été, l’automne et l’hiver ont passé depuis le dernier article. Au fil des saisons, les chantiers se sont organisés dans les champs, dans le fournil, dans la grange. Que s’est-il passé au Combaud ? Voici une petite chronique des trois saisons pour revenir sur nos avancées.
Été
L’été, c’était l’effervescence. C’était d’abord la période des moissons, un peu moins bonnes que promises par nos champs, à cause d’un gros coup de vent qui a couché les blés un mois plus tôt. Le grain est passé au trieur plan directement après moisson, et stocké au frais dans la grange !
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De la benne au big bag, en passant par le trieur Denis D50 |
Au milieu de ces siphons de blé, nous avons organisé une première fête pour célébrer nos premières avancées. Visites, musique, guinguette et un succès incontesté !
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Ambiance nuits d'été du Combaud |
Las, pas le temps de contempler la dalle fraîchement lissée, il faut enchaîner avec le lancement de la maçonnerie d’un morceau géant : le four à pain qui avalera 120 kg de pain par fournée. Et ça commence par son foyer à bûches d’un mètre, avec quelques innovations maisons.
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Saurez vous justifier chaque élément de cette photo ? |
La fin de l’été a été marquée par les rencontres de chorales organisées à la ferme. Plusieurs chorales de la région se sont retrouvées pour des ateliers et des chants sur tout le week end, dans la grange ou dans les champs, à l’ombre des chataîgners.
Automne
L’automne c’est les semis des céréales d’hiver. Du déchaumage, du labour si besoin, un coup de herse, et enfin c’est parti avec le semoir pour emblaver plus de 9ha cette année ! Il faut trouver la fenêtre météo adaptée dans un mois d’octobre souvent capricieux, quitte à semer au clair de lune.
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Sous couvert nocturne, le blé fait son trou |
Le four progresse à son rythme d’éléphant, la voûte couvrant le feu est terminée fin octobre, et le montage des tôles de la chambre de cuisson est lancée en novembre. Le tout avec quelques fils à retordre sur ce vieux chaudron d’occasion de 1968.
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Construisez un four à pain en quatre étapes simples |
Hiver
Avec les températures qui chutent, et pendant que le blé développe son système racinaire pour exploser au printemps, les soutiers du paquebot Combaud continue à donner du marteau et à enfourner des pâtons sans relâche.
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Le collectif poursuit son voyage dans l’épaisse brume d’un crépuscule d’hiver |
Au coeur d’un mois de janvier glacial, nous perçons des ouvertures dans le brouillard des Terres Froides. Les linteaux sont coulés, prêts à accueillir les deux belles fenêtres du fournil qui donneront sur les parcelles de maraîchage et le massif du Bugey en toile de fond.
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Perçages du mur de l’ancienne laiterie et du nouveau fournil |
On peut enfin enduire ces vilains parpaings avec un enduit chaux chanvre soyeux pour accueillir les fenêtres posées juste avant.
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Enduit chaux chanvre sur fenêtre alu |
Côté meunerie, l’écrin du moulin se monte en ossature bois dans l’angle de la grange. Bien isolé, avec deux ouvertures vitrés, il pourra aussi porter une brosse à blé pour nettoyer le grain avant mouture, et plus tard une chambre à farine pour stocker en vrac notre poudre précieuse.
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Caisson en ossature bois pour abriter le moulin |
Le moulin fabriqué par Simon Cadot, est apprêté avant d’emménager dans son studio. Une table ajustée permettra à la farine de remplir des sacs posés sur la dalle.
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Table suréquipée pour moulin Astrié |
L’équipe de maraîchage se démène dans le labyrinthe administratif, et décroche la création de son GAEC, première pierre de son installation. Le travail du sol est également lancé, avec le passage progressif de la prairie en face de la ferme à des parcelles de légumes diversifiés. Première production à vendre à l’automne 2025 !
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Occultation et déchaumage en cours ! |
Au programme : le printemps
À rebours de l’ami Vivaldi, au Combaud on aime conclure avec le printemps à venir. Le fournil touchera à sa fin et verra ses premiers pains sortir du four. Les serres de maraîchage vont commencer à sortir de terre, pendant qu’un bassin et un réseau d’irrigation s’enterreront en parallèle.
Et une date à retenir : le samedi 28 juin 2025, nous fêterons l’ouverture du fournil toute l’après midi, avec de visites, des jeux, des gourmandises et des surprises !!
Quelques précisions sur le four…
Le four qu’on a construit est de la marque catalane Llopis et date de 1968, démonté il y a trois ans dans une boulangerie. C’est un four cylindrique à bois (chauffe indirecte) à sole tournante. Il est composé d’une partie basse maçonnée dans laquelle se situe le foyer et une partie haute métallique constituant la chambre de cuisson. La partie maçonnée est construite pour faire circuler les fumées et les diriger vers la partie haute du four avec également un circuit permettant une chaleur homogène dans le four. La partie maçonnée comprend plusieurs étages de briques ayant pour but de maximiser l’isolation et l’inertie du four :
- d’abord un vide d’air,
- sur lequel s’ajoute un étage rempli d’isolant (de la terre de diatomée),
- sur lequel s’ajoute un étage rempli de sable couvert par des carreaux de brique réfractaire,
- sur lequel est maçonné le circuit des fumées,
- lui-même couvert par une voûte en brique réfractaires. Sur ce socle de maçonnerie est posée la partie métallique du four qui comprend :
- les tôles intérieures de la chambre de cuisson, posées sur la partie maçonnée,
- à l’intérieur de laquelle on a construit la sole (composée de tôles sur lesquelles ont été coulés 600kg de mortier réfractaire), soutenue par une structure d’IPN (poutres en acier),
- les mécanismes permettant la rotation de la sole,
- la chambre supérieure de circulation des fumées,
- les tôles extérieures du four. L’espace entre les tôles intérieures et extérieures est également rempli d’isolant.
Bref, après quelques tours de tournevis, ça donne ça.
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Façade rénovée de bas en haut et de haut en bas |